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gris noir avec une touche de bleu
7 septembre 2011

mauvais genre

Ce qu'il y a bien avec Internet c'est qu'on peut regarder l'objet des polémiques, sans être obligé de posséder ces objets, en l'occurence les manuels scolaires de SVT en 1ere. 

http://veille-education.org/wp-content/uploads/2011/06/La-th%C3%A9orie-du-Gender-dans-les-manuels-scolaires.pdf

 

Comme cela je peux faire mon jugement bien mieux qu'en écoutant les arguments des uns et des autres dans les médias, et je vais directement à la source du débat: l'introduction de la théorie du genre est elle raisonnable.

Et je fais trois grosses réserves:

-D'abord l'affirmation que l'identité sexuelle se construit progressivement "tout au long de la vie" n'est pas évidente. Des expériences avec de très jeunes enfants montrent que cette identité apparait très tôt, nottament dans le choix des jouets par les enfants eux-meme:

http://recherche.univ-montp3.fr/cerfee//IMG/pdf/CERFEE_1_art_11.pdf

(encore une découverte du net, cette étude plutôt génante pour la théorie du genre aurait pu rester cachée)

 -Ensuite, je ne vois que dans un seul manuel l'affirmation qu'on ne choisit pas son orientation sexuelle (pas plus que son identité de genre d'ailleurs), et ce malgré l'image de manifestants qui laisseraient croire le contraire (l'orientation est une liberté fondamentale...affichent-ils), ce qui permet de condamner les discriminations liées au genre ou à l'orietation sexuelle: on ne reproche pas à quelqu'un quelque chose qu'il n'a pas choisi, c'est l'équivalent du racisme. En revanche on peut choisir de pratiquer ou non sa sexualité en rapport avec cette orientation, mais c'est un autre débat. C'est important pour les jeunes homosexuels d'une classe, il y en a forcément un ou une parmi 25.

-Enfin dire que l'orientation sexuelle ne relève que de l'intime est manifestement faux, surtout apres avoir montré que l'identité sexuelle est très dépendante de la société. Dans toutes les cultures il y a des formes de sexualité encouragées et d'autres rejetées. En grêce antique la pédérastie (adulte vs adolescent) était célébrée mais l'homosexualité entre adultes était dénigrée; quand à l'homosexualité féminine elle était ignorée, la femme n'ayant pratiquement pas de droits. Dans notre société, c'est le contraire, et cela peut encore varier.A Rome l'opprobe se faisait sur la sexualité passive, quelle que soit sa forme. Quand aux peuples "premier", il ya autant d'expression de la sexualité que de cultures.Même dans l'intime, l'homme est un animal social (politique disait Aristote).

 

Bref je ne reprends pas le discours, manifestement homophobe, des députés ump, mais les notions exposées aux élèves sont plutôt critiquables. Copie à revoir.

 

 

 

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